Writing

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As far as I can remember, images had their shadows. Later I was told that these are words, but for me whatever the name that parents, teachers and all grown up people give them, they stayed shadows: words are shadows of images.

I could read before I knew the alphabet; words where shapes, forms and as such I could recognise them, memorise them and the sounds that correspond to each shape.

It was so naturel, I didn’t think about it or how it works and of course I thought it was like that for everybody; the word come before the letter.

It had its lot of trouble with schoolmasters and mistresses at the time; how could one read sentences and not know the alphabet? But we speak the words and not the alphabet do we not?

Mnemosyne stood at the beginning of it all and still does; sounds and shapes, shapes and sounds over and over.

I wrote about it in “Ou bien Vertige” a novel reconstructing the birth of words and the genesis of sense, after the loss of it all and in search of the beginning or the origin of this very loss.

This novel which won a price-stipendium from SGDL in France, is constructed as a spiral; a circle that endlessly misses its beginning in a never-ending turning and returning to fid it, only to miss it again and again.

Sounds and patterns; mathematic forms and music; logic and grammar; image and shadow… all are at the very roots of my writings.

 

Assise à sa table de travail / Lecture / Text-Collage from Vertige, a novel by Siham Issami / the collage is realized for Rabat Biennal 2019 “Un instant avant le Monde”

Extraits

(…) Assise à sa table de travail étrangère dans sa langue maternelle ; clandestine dans sa langue d’adoption à organiser l’oubli comme d’autres montent des colliers de perles dans le noir. Contrebandière des mots qu’elle troques pour racheter ses mains.

Assise à sa table de travail, son regard capable de secouer le ciel comme un drap et faire apparaître un oiseau transparent pour leurs yeux secs. Ils ne savent pas l’indiquer du doigt juste le mouvement. Mais même le ciel a des plis, et ses rebords souvent enfantent des oiseaux bossus qui naissent pour tomber.

(…) Assise à sa table de travail déshéritée jusqu’au don des larmes, pauvre et nue en perpétuelle défaite à pétrir son silence pour des poupées de sel. Surprise par l’ange de tous les destins et après la lutte son nom n’est que l’effacement de ce qu’il nomme au même temps qu’il le nomme ; et il lui faudra aller sans chemin avec ce nom qui ne serait même pas bon pour une ruse. (…)

Ou Bien Vertige

Une nuit / Encore une nuit qui me cloue de ses regards / Crucifié d’étoile sur cette croix horizontale et toutes /[les Maria ronflent / Oubli passe ta main de glace sur mon front fiévreux et efface / cette forêt de noms qui murmurent ! / Ou bien / La lance et qu’un bois de pins bleus pousse de mes plaies / De mon cri les montagnes et les chutes / Que mon souffle soit germe de toutes les saisons / Et ma dernière parole / Horizon au-devant de l’horizon

Duos, Bacchanales N°59, la Maison de la Poésie Rhône-Alpes, 2018

Une femme est là-bas, pas loin. Elle tombe tombe et pourtant elle est étendue sur le sol couvert de pétales dans sa robe blanche froissée. / Ils disent qu’elle pleure mais moi je ne vois que des yeux de verre : / Son regard est pétrifié / Ses mains sont de bois / Une nuit tempête dans un matin d’été / Mais c’est une nuit en papier peint / Et la tempête vient d’un ventilateur géant / Vous le savez bien / Une autre femme, là, juste là, / Le verbe est sa corde la plus tendue / Elle vibre vibre / Elle prie, disent-ils / Un dieu homme, un homme dieu mais moi, moi je n’entends rien / Le Béni de nom arrive / Est-ce réponse ou détour ? / Est-ce Salut ou bien l’esquive ? / “Homme je ne puis l’être à force de souhaits, je mourrai donc femme à force de chagrins” / Mourir est un mot de scène / Mourir est une réplique grossière grossière / Béatrice meurt mille fois chaque seconde depuis cinq mille ans / Et Mourir est toujours un mot de scène : (…)

Béatrice (S), Édition En Forêt / Verlag Im Wald, 2011

Limited edition of “Les amants de l’ailleurs” with original aquarelles by Claude Bellegarde, in Vélin D’Arches, N° 2/20, signed by Claude Bellegard & Siham Issami, Al Manar, 2005

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